Le projet de parc éolien se réparti sur 2 sites en zones naturelles et agricoles, lieu de promenades ou d’activités sportives reconnus : marche à pied, jogging, équitation, VTT
Carrefour des Boulains au nord-ouest d’où part le sentier forestier pour de nombreux promeneurs en forêt de Rennes. L’entrée de la forêt est classée Natura 2000.
Il n’existe que 14 sites Natura 2000 en Ille-et-Vilaine et uniquement 2 forêts (l’autre étant la forêt de Paimpont)
source : wikipedia
Vallée du Chevré, cours d’eau rejoignant la Vilaine à Acigné. Cet espace est reconnu pour son cadre environemental et traversé notamment par le sentier de randonnée dit des Pélerins
Les implantations prévues sont représentées sur la carte ci-dessous en rouge.
En bleu foncé la couverture d’impact à 1km, et en bleu clair 2km.
La zone 1km concerne déjà une centaine d’habitations. La zone 2km s’étend largement dans les centres urbains d’Acigné et Thorigné, atteignant notamment le nouvel EHPAD Adagio et la nouvelle ZAC du Botrel.
Une des zones les moins ventées de Bretagne
Comme l’atteste la carte ci-dessous publiée par l’ADEME, la zone Acigné-Thorigné à l’est de Rennes est au plus bas de l’échelle des vitesses de vent. Il est donc ubuesque de privilégier une telle zone, au regard du potentiel éolien. Ceci s’explique par le développement actuel totalement anarchique de l’éolien, qui ne répond à aucune politique générale d’aménagement, mais uniquement à une liberté laissée aux promoteurs privés d’instruire des projets où bon leur semble.
Les défenseurs du projet (promoteurs et idéologues) expliquent qu’il est possible de produire de l’électricité sur cette zone, calcul savant à l’appui. Cependant la question n’est pas là, puisqu’avec une éolienne d’une telle hauteur (180m) il est évidemment possible de produire de l’électricité n’importe où sur terre ! La question est avant tout de choisir les meilleures zones en priorité c’est à dire les moins nuisibles aux populations et à la nature, tout en étant les plus ventées. Tout l’inverse de notre situation locale !
Nature du projet
Le projet initialement annoncé de 6 éoliennes de 130 mètres, porte finalement sur 3 éoliennes de 180 mètres.
Il n’est pas exclu qu’après autorisation préfectorale la taille des éoliennes soit revue à la hausse. Opération déjà réalisée en 2018 par P&T Technologie à Loudeac avec une augmentation de 18% de la hauteur par rapport à celle initialement prévue : voir ici
Il faut savoir que les derniers modèles d’éoliennes avoisinent désormais les 250m.
Il est difficile de se représenter une structure d’une telle hauteur, et son intégration dans le paysage.
D’autant plus que les promoteurs ont l’art de produire des photomontages où par des jeux de perspectives et de contraste, les éoliennes ne paraissent pas plus grandes et plus épaisses que les lampadaires soigneusement positionnés au premier plan.
C’est pourquoi l’impact visuel est souvent sous-estimé par les populations. Ce n’est qu’une fois en place que l’on mesure les conséquences. Mais à ce stade il sera tard pour protester…
Le raccordement électrique des éoliennes nécessitera de lourd travaux de raccordement (tranchée, passage de cable) jusqu’au poste électrique de Thorigné-Fouillard le long de la rocade.
L’acheminement des éoliennes se fera en traversée de la forêt de Rennes avec nécessité de détruire plusieurs centaines de mètres de haies et même un chêne centenaire.
Les chemins de terres amenant aux éoliennes devront être transformés en route, et les routes existantes élargies.
Un projet inutile et idéologique
Initialement 6 éoliennes étaient prévues pour constituer un parc ayant un minimum de sens en terme de production énergétique.
Grâce à la résistance de la majorité des propriétaires terriens de la zone, ayant refusé ce projet en bloc et ceci malgré les nombreuses pressions de tout type, seuls 3 emplacement peuvent faire aujourd’hui l’objet d’une construction d’éolienne.
Dans un contexte où des parcs de dizaines d’éoliennes se préparent en off-shore et où les pouvoirs publics eux mêmes alertent sur le danger du « mitage » ou « soupoudrage » (éoliennes dispersées sur le territoire), un parc isolé de 3 éoliennes est un non sens écologique. La production de ces 3 machines viendra se noyer dans l’énergie déversée sur la plaque de Rennes Métropole et n’aura aucune influence sur la réduction de la production d’électricité d’origine nucléaire.
L’installation de ce parc sera donc anecdotique pour la transition énergétique, mais pour autant désastreuse sur le plan de l’écologie locale et du bien être des habitants de Thorigné-Fouillard et Acigné.
Construction et mise en service possible dès 2024
Le projet se concrétise et a été déposé auprès des autorités à l’automne 2020. La préfecture a émis de nombreuses interrogations sur le dossier, en particulier concernant la biodiversité et les impacts visuels sur les paysages.
P&T a retravaillé son dossier pendant 2 ans et remis sa version finale fin 2022. Aucune modification n’a été effectuée sur l’emplacement ou la taille des éoliennes.
L’enquête publique est prévue du 11 mars au 11 avril 2024
Une décision du préfet pourrait être rendue dans la foulée pour une construction et mise en service dès 2024.
Plus le projet avance et plus il est difficile de l’arrêter. C’est donc maintenant que chacun doit s’interroger sur le bien fondé d’une telle installation à Acigné, et faire entendre sa voix.