Le 5 juillet 2016, la société P&T technologie a mis en ligne un site web pour présenter leur « démarche de concertation autour de l’implantation d’éoliennes à Acigné ».
Nous vous proposons un petit exercice de décryptage en 8 points.
Dahl, Paderborn, Allemagne © BI Gegenwind Vogelsberg
Ally, Auvergne, France © H-D Roze
« Eoliennes et environnement sonore », « Cohérence paysagère », « Interaction avec la faune et la flore » – quelques mots habiles suffiraient-ils à rendre plus acceptable que :
– les éoliennes font du BRUIT
Des bruits audibles qui respectent la réglementation des « +5db de bruit émergent » : soit un bruit 3 fois plus puissant que l’environnement sonore de référence. Il s’agit d’un bruit qui peut se faire entendre de jour comme de nuit, qui empêche de profiter d’un jardin, de dormir les fenêtre ouvertes. Le bruit des pales passant successivement devant le mat principal ressemble à celui d’une machine à laver pousssive. En fonction de la force du vent, il peut s’entendre jusqu’à plusieurs kilomètres du site. A moins de 800 mètres, il est tout simplement insupportable.
– les éoliennes ENLAIDISSENT les paysages
Les photos produites par les promoteurs éoliens sont le plus souvent réalisées depuis une distance de plusieurs kilomètres, en énorme contre-plongée, ou dans la brume, sans idée d’échelle, avec des brins d’herbes en premier plan plus hauts que l’éolienne elle même… Le montage ci-contre vous donne une idée plus précise de ce que verra de sa fenêtre un habitant ayant une éolienne de 200m à 500m de son habitation.
A ceci ajoutez des flash lumineux très puissants la nuit pour avertir les avions de la présence de ces tours. Une pollution lumineuse qui ne nuit pas qu’aux amoureux des étoiles mais aussi à ceux qui souhaiteraient simplement dormir en gardant leurs fenêtres ouvertes.
Pourquoi, d’ailleurs, les projets éoliens seraient-ils interdits dans la région des châteaux de la Loire ou du Mont St-Michel si ces turbines ne représentaient pas une pollution visuelle ?
– les éoliennes DETRUISENT des habitats naturels
Les éoliennes nuisent à la faune tant par les effets directs (mortalité des oiseaux et des chauves-souris à proximité des pâles) qu’indirects (vibration et infra-son). Les promoteurs éoliens mettent en avant que la mortalité n’est pas supérieure à celle due à une route ou à une ligne à haute tension. La vallée du Chevré n’étant actuellement traversée par aucun de ces deux dispositifs, l’installation d’éolienne viendra donc bien perturber gravement la faune à cet endroit, qui comprend en particulier des chouettes chevêches, espèce faisant actuellement l’objet d’une politique de repeuplement.
Il faut que les choses soient dites, avec des mots exprimant la réalité des faits.Devenir soi-même investisseur dans un projet vert-COP21 avec la promesse de gagner de l’argent ; allier bonne conscience écologique et menue monnaie : tentant, pas vrai ?
Ou comment diviser les habitants d’une commune en lançant quelques billets dans le vent. À partir de quelle somme touchée juge-t-on acceptable qu’un concitoyen habitant à l’autre bout de la ville voie sa vie chamboulée ? Quel taux de rentabilité nous permet de fermer les yeux sur le coup de bâton qui s’abat sur la tête du voisin ?
Il est des questions dont on préférerait ne jamais avoir à connaître les réponses.
Pour les plus cyniques, citons également un extrait du « Dossier Eolien industriel » remis en mai 2016 au Conseil Régional d’Auvergne-Rhône-Alpes.
« Le public doit être mis en garde contre les risques inhérents aux investissements dans le cadre de projets dits “participatifs” ou “citoyens”, qui impliquent presque toujours un gros investisseur parfois masqué par une petite structure locale. Le rendement de ces projets, à supposer qu’il se concrétise, est entièrement dépendant du maintien dans la durée des règles exceptionnellement favorables. »
D’après le document référencé dans la FAQ, « Eolien terrestre préjugés ou vérités ? » émis par le DREAL des Pays de la Loire « Un parc éolien de 12 MW, situé dans un environnement aux conditions de vent favorables, fonctionnant en équivalent 2200 heures par an à pleine puissance, produit 26 millions de kWh d’électricité par an. Un tel parc éolien couvre les besoins en consommation d’électricité d’environ 5000 foyers domestiques (tous usages électriques y compris chauffage). »
Passons d’abord sur le fait que 2/3 de l’énergie est consommée par les entreprise et non par le résidentiel. Passons également sur le fait que 5000 kWh annuel par foyer c’est plus de 3 fois moins que la consommation moyenne d’un foyer en France (source ADEME). Au delà de ces calculs très optimistes, il n’existe de toute façon pas à l’heure actuelle de technologie suffisamment efficace permettant de stocker l’électricité produite par une éolienne.
Si le moment où l’électricité est produite (le moment où il y a du vent) ne coïncide pas avec celui où on en a besoin, elle sera « perdue » ou revendue aux pays voisins. Parfois même il faut payer ces pays pour qu’ils prennent cette électricité dont on ne sait que faire, sur le marché on appelle cela les « prix négatifs » (sic).
A l’inverse si le moment où on a besoin d’électricité ne coïncide pas avec un moment où l’éolienne en fabrique, il faudra en produire… en utilisant une technologie « souple » comme le gaz ou le charbon avec des centrales au final très polluantes. Même si, sur un an, les chiffres de la production et de la consommation d’électricité sur une zone s’équilibrent, cela masque le phénomène d’inadéquation entre l’offre et la demande à chaque instant.
A noter qu’à coté de cela la production des centrales nucléaires ne bouge pas d’un poil, car elle ne peut faire face à ces variations constantes. Le discours simpliste consistant à présenter l’éolien comme une solution pour sortir du nucléaire est donc mensonger et conduit l’état à subventionner par milliard cette filière au lieu d’investir dans la recherche de vraies alternatives énergétiques propres.
Prenez quelques minutes pour regarder cette vidéo qui explique tout ceci de manière très didactique.
D’après le document référencé dans la FAQ, « Eolien terrestre préjugés ou vérités ? » émis par le DREAL des Pays de la Loire, « Aucune donnée sanitaire disponible ne permet d’observer des effets sur la santé liés à l’exposition aux basses fréquences et aux infrasons générés par les éoliennes. »
Inutile de rappeler ici les scandales sanitaires que nous avons tous en mémoire, et au sujet desquels les responsables (mais pas coupables) n’étaient, bien entendu, « au courant de rien ».
Nous vous invitons plutôt à consulter ce document.
Il cite nombre d’études réalisées à travers le monde au sujet de ce que l’on appelle le « syndrome éolien ».
Extrait : « Symptômes pris en considération dans le syndrome éolien :
- troubles du sommeil et cauchemar chez l’enfant
- maux de tête
- acouphènes (bourdonnements ou tintements dans les oreilles et à l’intérieur de la tête)
- sensation d’augmentation de la pression à l’intérieur de l’oreille
- vertiges (étourdissements et sensations d’évanouissement)
- vertiges (sensation du corps ou de la pièce qui tourne)
- nausées, transpiration
- troubles de la vue, accidents vasculaires oculaires
- tachycardies (accélération des battements du cœur, augmentation de la tension artérielle)
- irritabilité, dépression
- problèmes de concentration et de mémoire
- angoisses associées à des sensations de palpitations ou de frémissements internes, surgissant pendant l’éveil ou le sommeil, respiration oppressante et restreinte
Ces symptômes sont en tous points identiques à ceux décrits de 8 octobre 2014 par la Royal Society of Medicine dans sa publication chargée de mettre à jour les critères de diagnostic du syndrome éolien pour des patients vivant dans un rayon de 10km d’éoliennes en fonctionnement. »
L’existence de seulement la moitié de ces troubles devrait suffire à revoir les critères d’acceptabilité des projets éoliens dont on conçoit l’impact désastreux sur la vie des riverains, et ce, jusqu’à une distance située à 10 kilomètres du parc.
Citons également un extrait du « Dossier Eolien industriel » remis en mai 2016 au Conseil Régional d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Extrait du document :
Problématique de santé environnementale:
Le fonctionnement des centrales éoliennes produit des vibrations dans un très large spectre : ondes sonores, infrasons et basses fréquences. Ces vibrations sont d’origine mécanique et aérodynamique : passage des ailes à très grande vitesse devant le mât éolien. Ces bruits qui ont un caractère impulsionnel sont particulièrement dérangeants. En raison de la grande hauteur des aérogénérateurs: 120 à150 mètres, les bruits éoliens sont perçus jusqu’à des distances de 1500 à 2000 mètres selon la configuration du terrain, les vents dominants, les conditions météorologiques froid , brouillard, etc.
Conséquences de l’exposition chronique aux bruits éoliens:
Les bruits éoliens dans les environnements calmes sont responsables de troubles chroniques du sommeil qui entraînent un manque de vigilance diurne et ont un retentissement sur l’équilibre psychique. Chez l’enfant des difficultés à l’apprentissage ont été décrits. L’enquête des Dr. Nissenbaum et Hanning aux Etats Unis dans l’Etat du Maine en 2013 démontre que ces troubles de santé sont présents jusqu’à 1800 mètres des centrales éoliennes étudiées.
Quelle distance de reculement éoliennes-habitation pour limiter les nuisances sonores ?
En 2006 l’Académie Nationale de Médecine proposait un reculement de 1500 mètres à titre conservatoire dans l’attente d’études épidémiologiques et acoustiques. Dans la plupart des pays anglo-saxons qui ont développé les centrales éoliennes avant la France un consensus pour une distance de 1500 à 2000 mètres est observé. En 2015, le Land de Bavière a prescrit la « règle des 10 H »: la distance d’implantation ne peut être inférieure à 10 fois la hauteur: pour une éolienne de 150 mètres la distance sera de 1500 mètres. En France sous la pression continue des développeurs éoliens la distance légale de reculement reste à «au moins 500 mètres des habitations », en contradiction flagrante avec les retours d’expérience des centrales éoliennes des pays développés.
Les graves insuffisances des bilans acoustiques lors des études d’impact pour demande de permis de construire des centrales éoliennes:
Ces bilans acoustiques complexes et onéreux sont confiés à des cabinets privés rémunérés par les promoteurs éoliens. Ils sont faits à minima : limitation des points de recueil sonore, limitation de la durée des recueils. La méthodologie consiste à mesurer dans un premier temps le bruit résiduel. Ensuite le bruit attendu de la centrale éolienne est calculé par modèle mathématique. Il n’est pas prévu de confronter cette estimation théorique avec des mesures de terrain. De l’avis des professionnels de l’acoustique, la norme de mesurage AFNOR NFS 114 est totalement obsolète et les estimations produites ne sont pas représentatives des nuisances sonores ressenties par les riverains. De plus les valeurs des seuils de bruit à ne pas dépasser dérogent à la règlementation de Santé publique, la règlementation plus souple des ICPE étant appliquée.
La production d’infrasons et sons de basse fréquence (ISBF):
Des observations cliniques fiables confirment que des riverains de parcs éoliens présentent des troubles de santé attribuables à la production d’ISBF : céphalées, acouphènes, vertiges, oppression thoracique, palpitations cardiaques etc. Ces troubles de santé peuvent être ressentis jusqu’à des distances de 10 kilomètres. Deux cas documentés sont connus autour de la centrale éoliennes de Freycenet La Tour (HauteLoire). L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation de l’Environnement et du travail (ANSES) est chargée d’une étude sur les conséquences pour la santé des ISBF produits par les centrales éoliennes. Les résultats de l’étude devraient être rendus publics à l’été 2016.
C’est une étude TNS-SOFFRES, basée sur un sondage réalisé en 2013 et citée dans le document « Eolien terrestre préjugés ou vérités ? » qui le dit.
C’est une évidence. Tant qu’on ne se penche pas réellement sur la question, qu’on ignore tout des retours d’expérience, des témoignages des riverains, des risques sur la santé, des rendements questionnables, des intérêts des grands groupes privés, on est forcément favorable à une énergie présentée comme verte, renouvelable, locale, qui promet de rendre soit-disant possible la fermetures des vieilles centrales nucléaires.
Citons à nouveau un extrait du « Dossier Eolien industriel » remis en mai 2016 au Conseil Régional d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Problématique sociale:
Les centrales industrielles éoliennes suscitent un problème de plus en plus aigu d’acceptabilité sociale. Ce déficit d’acceptabilité est fondé sur des critères objectifs (préjudice visuel, bruits nocturnes dérangeant le sommeil, spoliation du patrimoine immobilier); ce d’autant plus dans les zones rurales de moyenne montagne où l’habitat est dispersé et les paysages ont gardé leur caractère naturel. La perte d’attractivité résidentielle et touristique (activités de plein air, fréquentation des chemins de randonnée…) nuit au développement des zones rurales. Ce problème d’acceptabilité sociale se traduit par la création de multiples associations locales qui malgré des moyens dérisoires défendent leur territoire avec pugnacité.
Témoignage de Noëlle Marchet, agricultrice retraitée, riveraine des 26 éoliennes de la centrale de Mercoeur-Ally (Haute-Loire), paru dans la presse nationale (Le Monde) en juin 2008:
« Il y a le mouvement des pales qu’on ne peut s’empêcher de regarder et qui vous donne la nausée. Il y a les vibrations dont vous ne savez d’où elles viennent. Enfin il y a le bruit lancinant permanent comme un bruit de batteuse. Mais un bruit qui change tout le temps sans prévenir. »
Témoignage de Jean Marty, agriculteur retraité, lors de l’émission de Bruno Duvic “Partout en France”, France Inter le mardi 16 février 2016: « Les promesses des promoteurs avant que les éoliennes arrivent, c’est une chose, mais quand elles sont là, c’est une autre histoire. On nous les avait présentées comme un outil de développement de notre territoire, mais en fait, c’est tout le contraire qui se passe, parce que leur impact sur le tissu social est catastrophique. Or, quand il n’y a pas de cohésion sociale sur un territoire, il ne peut pas y avoir de croissance, on ne construit pas un projet dans la discorde. Nous constatons que chaque fois que l’on introduit le mot «éolienne» dans un pays, on introduit la division partout: chez les élus, dans les familles, chez les enfants à l’école, dans les associations, chez les professionnels du commerce, du tourisme, de l’artisanat, … dans les équipes d’entraide entre les agriculteurs, … Il y a des amis d’enfance qui sont fâchés à mort à cause des éoliennes. […] Et cette fracture elle est la conséquence des méthodes commerciales de opérateurs qui sous évaluent et cachent volontairement les nuisances, quand ils présentent leurs projets aux élus, à la population et aux signataires. […] Il y a d’une dizaine d’année, il y avait des gens qui venaient s’installer à la campagne, aujourd’hui, on a des gens qui s’en vont. Toutes les études d’impact, tous les sondages sont payés par les promoteurs. Et de ce fait, ils contrôlent les résultats qui, bien sûr, leur sont toujours favorables. Ils nous ont montrés des photomontages d’éoliennes pas plus hautes que les arbres, ils disent qu’on ne les verra pas de tel hameau, mais la réalité est toute autre : ils ont bousillé nos paysages, à tel point que des émissions télé comme «Des racines et des ailes» ou le Tour de France en 2015 n’ont pas osé montrer les éoliennes tellement qu’elles ont bousillé le paysage. »
Au vu des points précédents est-il encore nécessaire de démontrer que la valeur de l’immobilier est fortement dévaluée à proximité d’une zone éolienne ? Iriez-vous acheter une maison avec vue sur des pylônes de 150m, sachant que la santé de votre famille est en question ? Prendriez-vous ce risque sachant que plus de 1000 associations en France se battent actuellement contre l’implantation de ces machines sur leur commune ?
Dès l’annonce du projet ce sont des dizaines d’habitations qui sont devenues invendables à Acigné, mais aussi Thorigné et Liffré, sur les hameaux et lieux dits d’Epargé, du Chesnais, des Ecures, de la Grétais, de la Piverdais, des Landes de Billé, des Bourgeons, du Chêne Creux, des Basses Cours, de la Basse Champagne, de la Béchère, de Brayon, pour ne citer que les plus proches.
Pour terminer, en plus des documents cités, n’hésitez pas à consulter l’intervention au Sénat le 29 Février 2015 de Jean Germain. Y sont clairement résumées toutes les inquiétudes qui conduisent nombre de pays à définir des distances minimums aux habitations à 1km, 2km, voir plus et pour lesquels P&T Technologies, l’ADEME et la DREAL nous demandent de croire qu’elles sont infondées, au mépris du principe de précaution et en nous servant un discours infantilisant.
Si l’énergie éolienne était la panacée promise par certains, comment expliquer la mobilisation croissante, à travers le monde, contre des projets similaires à celui que l’on veut nous imposer à Acigné ? Projets sur lesquels nous avons désormais suffisamment de recul, à travers d’innombrables témoignages, pour en mesurer la nocivité.